Rosdom – Stépan Zorian

Le 18 et le 19 janvier marquent respectivement la naissance et le décès de Rosdom, figure du mouvement révolutionnaire arménien et l’un des fondateurs de la Fédération Révolutionnaire Arménienne (FRA). 

Rosdom, de son vrai nom Stepan Zorian, est né le 18 janvier 1867 dans le village de Tzghna, dans la province de Goghtn. Il entame des études supérieures d’agronomie à Novo-Alexandria et à Moscou mais les interrompt avant leur terme après avoir été arrêté et exilé à deux reprises par les autorités tsaristes pour sa participation active et son implication dans l’organisation de manifestations étudiantes. Il se rend ainsi à Tiflis, où il devient activiste et révolutionnaire. 

Rosdom était le plus jeune membre de la trinité fondatrice de la FRA. Son dévouement pour la Cause arménienne et son implication au sein de la FRA s’aperçoivent à travers tous les préparatifs de formation de la FRA, mais aussi sur toutes les étapes principales de l’histoire du parti, de sa création en 1890 jusqu’à la mort de Rosdom en 1919.

Emprisonné pendant de longs mois par les autorités tsaristes, il ne peut participer aux réunions inaugurales des forces révolutionnaires arméniennes à Tiflis, qui aboutiront par la création de la Fédération des Révolutionnaires Arméniens. En 1892, alors que la direction du parti Hentchak n’arrive pas à imposer son idéologie au sein de la jeune FdRA, elle décide d’en sortir. La Fédération des Révolutionnaires Arméniens change alors de nom sur proposition de Rosdom, pour devenir officiellement la Fédération Révolutionnaire Arménienne (FRA) en faisant de la révolution et de la lutte une cause commune à tous les insurgés et révolutionnaires arméniens. A l’issue du tout premier congrès de la FRA en 1892, Rosdom est chargé d’en rédiger les statuts, avec son ami, le leader naturel Christapor Mikaelian.

Rosdom contribue activement au développement de la FRA à diverses échelles : il assure la publication ininterrompue du journal officiel de la FRA Troshag depuis Genève de 1893 à 1898, il propose un renforcement des établissements scolaires arméniens de la région dans la seconde moitié des années 1890. En même temps, dans les Balkans et sur le territoire de l’Empire ottoman, il oeuvre à l’émergence et au renforcement de la coopération stratégique entre le Mouvement Révolutionnaire Arménien et les forces révolutionnaires des différentes nations. Il vécut par ailleurs dans les Balkans (en Bulgarie) à partir de 1899 avec son épouse Elizabeth Chanazarian. Il créé à Filippé une école arménienne qui, après des débuts difficiles, comptera finalement plus de 200 élèves. 

Il s’oppose de manière virulente à la politique anti-arménienne du tsar de Russie. En 1903 après la parution du décret de confiscation des biens de l’église arménienne (décret du 12 juin 1893), il apporte au Catholicos Khrimian Haïrig le soutien plein et entier, actif et déterminant de la FRA. Organisant des manifestations violemment réprimées par les autorités russes, le parti entame ensuite une campagne d’assassinats contre des fonctionnaires russes allant même jusqu’à blesser le prince Golistine.

En 1905, lors des conflits arméno-tatares provoqués par le gouvernement tsariste, Rosdom assure la direction de l’autodéfense du peuple arménien. Lors de l’assemblée générale de la FRA en 1907, il joue un rôle clé en luttant contre toute tentative ou provocation de division interne qui pourrait détruire la FRA et déstabiliser tout le mouvement révolutionnaire arménien. 

À partir de 1908, grâce à ses efforts, la FRA adhère à l’Internationale socialiste (il est le représentant du parti au congrès de l’Internationale à Stuttgart) et signe en parallèle une alliance politique avec des mouvements révolutionnaires opérant sur le territoire de l’Empire ottoman. Ses efforts permettent l’inauguration d’une école militaire de la FRA en Bulgarie. On le retrouve ensuite à Tabriz pour la révolution iranienne aux côtés des célèbres Keri et Nigol Touman.

Avec le déclenchement de la Première Guerre Mondiale, Rosdom s’implique dans l’organisation du mouvements des volontaires arméniens, et durant la révolution russe de 1917, Rosdom défend avec ferveur les droits nationaux et les revendications du peuple arménien. En 1918, il dirige l’autodéfense des Arméniens de Bakou mais est forcé à fuir vers l’Iran. Il meurt du typhus le 19 janvier 1919 à Tiflis.

Son dévouement pour la Cause arménienne, son abnégation à défendre les droits fondamentaux du peuple arménien, l’héritage qu’il a laissé à la nation arménienne font de lui l’une des figures emblématiques du mouvement révolutionnaire arménien, un exemple à suivre pour notre jeunesse militante.

 

Le poing levé de Rosdom apparaît désormais sur l’emblème de la FRA, tenant fermement la pelle, l’épée et la plume fusionnées pour symboliser l’unité nationale et révolutionnaire agricole, guerrière et intellectuelle arménienne.