Il est temps de réagir !
Je suis française d’origine arménienne.
Je suis née le 22 mars 1997.
Depuis cette date j’apprends mon histoire, je comprends mon histoire, je la transmets et je l’accepte.
L’acceptation est évidemment la partie la plus difficile mais c’est ainsi.
En 1915, mon peuple arménien vécut malheureusement un génocide ou encore « génocide » entre guillemets selon certains médias français. Sûrement un vocabulaire encore sensible pour certains journalistes.
Peu importe, nos 1.5 million d’ancêtres sont bien morts exécutés durant cette période.
La suite logique vous la connaissez, il s’agit nécessairement de la dispersion de notre peuple dans le monde.
Dispersion, qui exige finalement une certaine ambiance communautaire : car oui nous sommes un peuple patriotique, oui nous nous réjouissons dès que l’on voit un « IAN » à la fin d’un nom de famille dans les téléfilms ou que l’on rencontre un autre « hay ».
Mais ce communautarisme se justifie également très souvent chez n’importe quelle communauté ayant un passé lourd, difficile.
Donc toute personne ne comprenant ce comportement, peut dès à présent quitter la page et tracer sa route.
Venons en aux faits réels de mon écrit :
Aujourd’hui je suis en colère mais pas seulement, mon peuple arménien est en colère. Nous avons constamment été dans une sorte de pardon pour honorer au mieux la religion. Et c’est ce même « pardon » qui permet de nous cataloguer de « victime » dès qu’on ose parler de la souffrance réelle que vit l’Arménie.
Aujourd’hui notre pays souffre, nos soldats souffrent, notre peuple souffre et ce n’est plus supportable.
Il est grand temps de réagir !
Si ce n’est pas nos compatriotes français qui peuvent nous aider à contribuer à une paix, ce sont nous Arméniens et plus particulièrement nous, la jeunesse arménienne qui allons bouger les choses !
« Victime », ce mot raisonne constamment dans ma tête et je n’en peux plus.
Nous décidons de notre destin, alors faisons de ces critiques nos alliés pour contrer au mieux ce qui nous attend.
Dans la vie, on a toujours le choix : aujourd’hui je fais le choix de ne plus accepter le moindre désagrément à notre égard.
Nous ne sommes pas des victimes, nous n’avons jamais été des victimes et nous ne serons jamais des victimes.
Nous avons toujours été de bons citoyens.
A chaque manifestations, à chaque mobilisation, l’Arménien ne déborde pas, l’Arménien respecte et coopère.
Aujourd’hui l’Artsakh est plus que jamais en danger ! Aujourd’hui l’Artsakh est bombardé !
Des centaines de morts et blessés … le plus difficile est d’apprendre l’âge de ces soldats ayant laissé leur corps pour défendre notre patrie.
Changeons les choses une fois bonne fois pour toutes !
Aujourd’hui notre pays a besoin de nous !
Ayons la rage, ayons la détermination, soyons solidaire !
Notre cause doit nous rassembler !
Envoyons toutes les forces possibles.
Récoltons un maximum de dons, récoltons des traitements, récoltons des habits, récoltons de la nourriture !
Pour ceux qui peuvent, ceux qui le souhaitent, rendons nous au pays, aidons les à notre échelle ! Malheureusement nous ne sommes pas tous formés pour l’armée mais de là où nous sommes nous pouvons être utiles !
Nous avons besoin de soignants, nous avons besoin d’accompagnateurs pour les familles …
NOUS SOMMES TOUS ACTEURS DE CETTE CRISE !
Transmettons tout ce qui se passe sur les réseaux, parlons en à nos camarades, collègues, amis … il est impératif que cette cause touche pas seulement nous, Arméniens mais toute la France, tout le monde entier !
Montrons le visage de ces assassins ! Cessons de leur trouver des excuses et agissons !
Honnêtement, être arménien est synonyme de destin.
Cette destinée lourde à porter depuis 1915, va nous mener un jour vers une paix certaine. Aucun peuple n’a le droit de souffrir pour son origine, sa religion, sa personne.
Je parle aujourd’hui des Arméniens, mais cela concerne tous les peuples du monde victimes d’oppression.
Anais Avakian