Aujourd’hui, les clubs de Qarabag et d’Arsenal vont se rencontrer en Azerbaïdjan pour un match d’Europa League. Tous les joueurs en état de forme sont disponibles, sauf un.
Il s’agit de Henrikh Mkhitaryan, l’international Arménien, qui pour des raisons de « tensions politiques » entre les deux pays ne pourra pas se déplacer en Azerbaïdjan. Pour rappel, une telle interdiction pour des « raisons de sécurité » avait déjà frappé l’international Arménien en octobre 2015 lorsqu’il évoluait à l’époque au Borussia Dortmund qui a affronté Qabala, un autre club azéri.
Ces « tensions politiques » entre les deux pays durent depuis la guerre de 1988 concernant le territoire de l’Artsakh (Haut-Kharabagh). Elles se matérialisent plutôt par la violation régulière par l’Azerbaïdjan du cessez le feu signé entre les deux parties en Mai 1994. Qualifier ces tensions de « politiques » serait donc réducteur.
A l’origine de cette guerre, on trouve le refus du gouvernement azéri d’accepter le référendum d’auto-determination de la population Artsakhiote qui avait voté à une très large majorité le rattachement de l’enclave à l’Arménie. Cette déclaration de sécession de la communauté arménienne du Haut-Kharabagh est le fruit d’un manque de liberté religieuse et culturelle au sein de ce territoire. Mais surtout, il s’agit d’une volonté d’autodétermination d’un peuple (présent dans cette région depuis des centenaires) qui refuse d’être effacé par un état et un peuple nouveaux.
Mais que vient faire un match de football dans tout ça ? Comment une instance telle que l’UEFA ne peut-elle pas assurer la protection d’un joueur lors d’une compétition Européenne ? Comment la diplomatie du caviar peut dicter sa loi une nouvelle fois dans une Europe plus que jamais controversée ? Inquiétant, sachant que la finale va se jouer à Bakou, la capitale Azerbaïdjanaise.
L’UEFA est donc prêt à fermer les yeux sur la sécurité de ses joueurs au point d’organiser sa finale dans l’une des pays les plus dictatoriaux du monde ?
Viken Hitayan