Nos luttes ont besoin de vous !

Le combat pour la cause arménienne n’est pas récent et ne peut évidemment pas se résumer en un article. Le XXème siècle occupe toutefois une place particulière dans la lutte, notamment avec le tournant fatidique de 1965. Avant cette époque, le deuil se faisait dans l’intimité familiale. Après cette date charnière, un mouvement de revendications sans commune mesure est né, et s’est propagé au sein même de l’Union soviétique, rigide. De ces revendications a découlé un mouvement de lutte armée qui, qu’on le veuille ou non, a internationalisé la cause arménienne jusqu’à la fin des années 80. La guerre d’Artsakh a ensuite été au coeur de l’agenda arménien. Les forces armées arméniennes ont remporté une guerre déterminante. Cette victoire doit désormais se transformer en une reconnaissance internationale de la République d’Artsakh.

Chaque génération a ainsi mené une lutte qui a caractérisé son époque. Et la nôtre ?

Le Génocide des Arméniens a été reconnu par de nombreux pays du monde entier, dont celui dans lequel nous vivons. Ce constat nous suffit-il ? Que demandons-nous de plus aujourd’hui ? Attendons-nous un simple pardon de la Turquie ? Faute avouée à moitié pardonnée ? Comment fermer les yeux sur toutes les preuves de notre présence sur le territoire de l’Arménie occidentale et sur tous nos droits qui en découlent ? N’est-ce pas faire insulte à la mémoire des victimes que de renoncer à nos combats? Suffit-t-il de descendre dans la rue une fois par an ? Ou faut-il se dire qu’après tout, 103 années sont passées, et qu’il est temps de tourner la page ?

Si le crime de génocide est imprescriptible, c’est qu’il y a une raison. Il nécessite donc un combat jusqu’à sa réparation. 103 ans, cela peut paraitre long ; mais ce n’est rien comparé à notre histoire plurimillénaire et aux réparations qui nous sont dues.

Qu’en est-il de nos autres combats actuels ?

Évidemment, le premier concerne la protection de nos frontières. Il est lié à une reconnaissance internationale de l’Artsakh qui nous permettrait de sécuriser son territoire et d’éviter les lourdes pertes humaines que nous connaissons quasi-quotidiennement. Pourtant, on le sait moins, l’Artsakh n’est pas la seule attaquée. L’Arménie elle-même, a subi des agressions militaires, à plusieurs reprises de la part de l’armée azérie, notamment dans la région frontalière du Tavush.

Comment oublier également nos nombreux compatriotes qui vivent au Djavakhk, en Géorgie, territoire historiquement arménien. Comment oublier le Nakhitchevan arbitrairement accordé, au même titre que l’Artsakh, à l’Azerbaïdjan ?

Outre la question de nos frontières, se pose aussi celle de l’avenir de l’Arménie. Les questions sociétales mais aussi économiques et politiques doivent être au coeur de notre attention. L’égalité homme-femme, la lutte contre la corruption, la tenue d’élections démocratiques, la fin des monopoles font partie des combats difficiles qui attendent le peuple arménien. Si nous souhaitons pouvoir rendre notre pays prospère et inciter au rapatriement de notre diaspora vers le pays de nos origines, nous devons nous atteler à la tâche.

Alors comment mener tous ces combats de front ? La réponse semble évidente mais elle est presque taboue. La force réside dans l’unité des Arméniens de France qui représentent près d’un demi-million de personnes. Combien sont engagés ? Combien oeuvrent ou sont intéressés par ne serait-ce qu’un seul des points cités ci-dessus ? Les combats qui nous attendent ne peuvent être menés que par un travail de longue haleine. Il est primordial que chacun d’entre nous apporte sa pierre à l’édifice. Cet édifice ne pourra s’élever que par un travail organisé. Alors, et de quelque manière que ce soit :

Engageons-nous, ENGAGEZ-VOUS !

A.H.