Danièle Cazarian : « J’ai toujours été une femme engagée »

Danièle Cazarian, Crédits photo Tim Douet

Danièle Cazarian, ancienne membre de la FRA Nor Seround, candidate  « La République en Marche » dans la 13ème circonscription du Rhône a accepté de répondre aux questions de Haïastan. Elle nous fait part de son parcours actif au sein de la communauté arménienne, et nous livre sa vision de la France de 2017.

 Présentation de vous en quelques mots ?
Je m’appelle Danièle Cazarian, j’ai 52 ans, mariée et j’ai trois enfants. Je suis chef d’entreprise, j’ai été conseillère municipale à Saint-Didier-au-Mont D’Or de 2008 à 2014 et depuis 2013, je suis très investie au Centre National de la Mémoire Arménienne à Décines que je préside actuellement.

Quelles sont vos différentes expériences au sein des organisations culturelles, politiques et humanitaires tournant au tour de l’Arménie?
J’ai commencé mon activité associative au sein du Nor Seround à l’adolescence. Pendant de nombreuses années, je me suis investie dans des associations de parents d’élèves. En 2013, j’ai décidé de ne pas me représenter en tant que conseillère municipale afin de pouvoir soutenir et aider le projet d’établissement du Centre National de la Mémoire Arménienne.

Vous êtes la candidate « La République en Marche” de la 13ème circonscription du Rhône aux législatives. Votre engagement pour la cause arménienne est-il un atout supplémentaire pour devenir députée ? 
Les Français ont clairement fait entendre leur volonté de rompre avec les vieilles façons de faire de la politique. Je suis issue de la société civile mais j’ai toujours été une femme engagée, avec des convictions et des valeurs fortes. La justice, l’honnêteté, mais aussi la tolérance, l’écoute de l’autre et la persévérance sont autant de valeurs que j’ai acquises et expérimentées à travers mon engagement associatif et je crois qu’aujourd’hui, ce sont ces valeurs que les Français veulent trouver chez leurs élus.

Quels sont les enjeux nationaux de ces élections législatives ? 
Emmanuel Macron a été choisi par les Français pour faire entrer la France dans le 21ème siècle et écrire ensemble une nouvelle page d’histoire de notre pays. L’enjeu national majeur de ces élections législatives est de donner au Président de la République une majorité forte sur laquelle il pourra s’appuyer pour adopter le programme réformiste pour lequel il a été élu. Cinq ans c’est court, il faut que l’assemblée nationale soit pleinement au côté du Président de la République pour obtenir rapidement des résultats concrets sur les grandes priorités du mandat : le renouveau démocratique et la moralisation de la vie publique, l’emploi et la sécurité, l’éducation et la culture mais aussi la transition énergétique et le développement durable.

Quels sont les enjeux locaux de ces élections législatives ?
Si j’ai décidé de franchir le pas et de rejoindre le mouvement de la République en Marche c’est avant tout pour répondre prioritairement à un enjeu : lutter contre un Front National qui trouve un réel écho au sein des citoyens de la treizième circonscription du Rhône. Ce vote est essentiellement un vote de détresse et de colère et j’espère que le fait de faire de la politique autrement et de proposer un programme de changement réel et concret dans la vie des gens permettront de leur redonner confiance dans la politique et de préserver le vivre ensemble.
Par ailleurs, je souhaite pouvoir donner toutes ses chances à tout le territoire de ma circonscription. Ça passe par un renforcement du développement économique, social et culturel. Le Ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a clairement affirmé qu’il s’agissait de l’une de ses priorités lors de son intervention à Villeurbanne le 7 juin dernier et je m’investirai pleinement pour que la 13ème circonscription du Rhône bénéficie de cette volonté de transformation.

Le racisme, Le négationnisme, la haine de l’autre se propagent au sein de la société française. Une loi contre le négationnisme de tous les génocides parait être une étape indispensable pour stopper cette propagation du négationnisme orchestré par des états étrangers. Quelles est votre position sur ce sujet ?
La France a reconnu le génocide des Arméniens en 2001 mais cette loi n’a pas de portée juridique puisque quiconque peut nier la réalité de ce génocide en France. Cette loi est indispensable, elle participe à la construction d’une société française mure, grandie, capable de créer un vivre ensemble apaisé et protégée des tentatives de manipulation d’un Etat turc qui met tous les moyens pour répandre son négationnisme à travers le monde. Je suis d’ailleurs loin d’être la seule à le penser puisque les parlementaires français ont déjà voté à deux reprises un texte pénalisant le négationnisme du génocide des Arméniens. C’est le conseil constitutionnel qui a censuré ces textes. Alors bien sûr, si demain une opportunité se présente pour défendre un texte de pénalisation du négationnisme du génocide des Arméniens, je serai à 100% investie dans ce processus.

Quelle est votre position sur les violations des droits de l’homme en Turquie, et en Azerbaïdjan ? Nous faisons référence notamment à la question de Garo Paylan et du HDP en Turquie, et des violations récurrentes des droits élémentaires tels que la liberté d’expression.
La France doit être particulièrement exigeante sur ces questions d’abord pour préserver son modèle de société et ensuite parce qu’elle est la patrie des Droits de l’Homme à travers le monde. Vous me trouverez toujours aux côtés des femmes et des hommes qui défendent la démocratie et les droits de l’Homme en France et ailleurs.

Quel regard portez-vous sur la candidature PEJ dans votre circonscription quand on sait ce qui se cache derrière ce parti ?
Chacun est libre de déposer sa candidature et la préfecture a accepté celle-ci. Toutefois, à une heure où la société est si profondément fracturée, on a besoin de recréer du vivre ensemble, c’est la raison pour laquelle cette démarche communautariste m’interpelle. Je ne crois pas que ce soit comme ça qu’on puisse réussir à défendre l’intérêt général comme l’exige la fonction de député de la nation.

Propos recueillis par Ovanes Garibian