Le temps est aux réparations

L’année 2015 a marqué un tournant dans la cause arménienne. La médiatisation du centenaire a incité certains Etats à reconnaitre le génocide des arméniens. Mais que nous ont réellement apporté ces reconnaissances?

Symboliquement beaucoup, matériellement rien.

Ce constat doit nous pousser à être plus exigeants dans nos revendications. La reconnaissance n’a de sens que si elle est accompagnée de réparations concrètes. Ce que la Turquie veut à tout prix éviter.

En ce sens, la diplomatie turque ne cherche plus à contrer les Etats qui reconnaissent le génocide, mais négocie pour ne pas avoir à réparer.

Ainsi, l’article premier de la résolution du parlement belge qui reconnait le génocide des arméniens porte l’empreinte d’Ankara :

« La Turquie actuelle ne saurait être tenue pour responsable du drame vécu par les Arméniens de l’empire ottoman ».

Inacceptable, choquant. Car la Turquie actuelle est responsable, elle doit réparer.

Soyons donc vigilants. Nous aurions tort de nous réjouir de reconnaissances incomplètes, qui font le jeu d’Ankara.

Ne nous contentons pas de la reconnaissance.

La cause arménienne est entrée dans un nouveau paradigme. Celui de la justice et des réparations. Les organisations arméniennes l’ont compris, beaucoup agissent désormais en ce sens. Le Catholicos Aram 1er a initié une procédure sans précédent en réclamant la restitution de la Cathédrale Sainte Sophie de Sis à la Turquie.

D’autres mouvements ont vu le jour en Turquie, notamment Nor Zartonk, qui a milité pour la restitution du Kamp Armen à la communauté arménienne d’Istanbul.

La Justice est en marche. Continuons d’exiger, investissons les terrains politiques, juridiques et médiatiques afin de réunir les conditions nécessaires à l’établissement du processus de réparations.

101 ans ont passé, notre combat doit être plus retentissant que jamais !

ENSEMBLE, nous pourrons obtenir gain de cause.

Partout, exigeons

JUSTICE ET REPARATIONS.

Diana Yamanjian