Arménie : 25 ans d’indépendance et de défis

credits AYF Canada

Ce mercredi 21 septembre 2016 marque le 25èmeanniversaire de l’indépendance de la République d’Arménie.

Nous avons ainsi la chance de vivre dans une période où l’Arménie est un pays à part entière, que l’on peut facilement identifier sur une carte. Un Etat souverain du point de vue du droit international. Il s’agit là d’une affirmation dont nous pouvons être fiers, qui semble évidente aujourd’hui mais qui ne l’a pas toujours été.

Un seul article ne suffirait pas à définir et exposer les défis que ce pays de seulement 30.000 km2 a dû relever à lui seul en 25 ans. La politique belliqueuse de l’Azerbaïdjan, la stratégie négationniste de la Turquie, l’instabilité des relations avec l’Iran et la Géorgie et les pulsions impérialistes de la Russie ne sont que de brefs résumés de la complexité géopolitique dans laquelle la jeune République se trouve. Elle est enclavée, aussi bien géographiquement qu’économiquement.

Il semble capital de rappeler en ce jour du 25ème anniversaire de la République d’Arménie qu’une indépendance n’est pas proclamée telle quelle, seulement pour le plaisir de la proclamer. On déclare l’indépendance d’un pays en espérant qu’il puisse ne plus jamais perdre ce statut. Or, celui de l’Arménie est physiquement menacé par l’Azerbaïdjan, politiquement par la Russie et démographiquement par l’émigration.

La « guerre des quatre jours » a montré que les arméniens tiennent bons et se battent pour éloigner coûte que coûte la menace azérie permanente. Cependant le combat est particulièrement difficile puisqu’il doit se conjuguer à l’isolement et aux défis économiques, politiques et sociaux.

Pourtant l’Arménie bénéficie d’une ressource exceptionnelle dont peu de pays peuvent se prévaloir : sa diaspora. Elle représente plus de 80% de la population arménienne mondiale. Cette situation démographique est préoccupante; il est donc nécessaire de trouver un moyen pour retourner la situation à notre avantage.

Pour être véritablement bénéfique, la diaspora doit réaliser que l’Arménie n’est pas une vitrine, un musée que l’on viendrait visiter de temps à autres. Elle n’est pas qu’une destination où l’on peut amener ses enfants, ou même y faire la fête à bas prix.

L’Arménie est bien plus que cela : c’est un Etat qui a besoin de se construire à l’aide d’institutions stables et notamment de technocrates instruits et compétents. Pourtant, l’émigration massive que nous connaissons la prive de la plupart de ses plus brillants cerveaux et la condamne fatalement à un terne avenir. Comment imaginer alors le renouvellement de ses générations ?

Il est plus que temps que nous prenions conscience du potentiel qu’il y a entre les mains de l’ensemble de la diaspora. Son rôle ne doit pas se limiter à un soutien financier, moral ou diplomatique. Chaque assimilation dans un pays étranger conduit notre jeune République à perdre un peu plus en l’espoir de son avenir. Or, l’histoire nous témoigne que l’avenir de l’Arménie n’est jamais garanti, il se mérite, il se construit.