Ce détestable amour du trône : le sofa de la honte.

Quand l’amour du trône, le fléau le plus détestable de la société frappe, l’Europe ne peut rester insensible.
L’Union Européenne, l’union du silence, l’union de la honte qui s’est agenouillée avec complicité devant la Turquie et ses alliés en 2020 dans leur rêve pan-turquiste qui consiste en l’élimination systématique de tous les Arméniens du Caucase, se réveille aujourd’hui en dénonçant le plus grand des dictateurs pour son manque de respect envers la présidente de la Commission Européenne.

Avec Erdogan plus rien ne nous étonne. Quant à l’interrogation sur l’origine de l’humiliation, personnellement je ne comprends pas que cet acte suscite autant d’indignation, connaissant a minima le personnage et son comportement vis à vis des femmes.

Cette article vise donc à dénoncer un certain immobilisme des « grands de ce monde » face à la barbarie et leur indignation à géométrie variable qui ne fait surface que lors de ce genre d’affront politique, mais qui reste étonnement silencieux lorsque l’on touche à l’humanité toute entière.

L’Europe par exemple, n’en a que faire des violences faites aux femmes en Turquie.

Doit-on rappeler que la même Turquie s’est récemment retirée de la convention du conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique ?
Doit-on rappeler aussi, qu’elle a participé activement et avec la barbarie qu’on lui connait à la guerre d’Artsakh en 2020, lors de laquelle il y a eu de nombreuses violation du droit international ?
Une guerre pendant laquelle cette Turquie assoiffée de sang a envoyé des groupes djihadistes à visages découvert, acte timidement dénoncé par Emmanuel Macron.
C’est avec cette Turquie, de 2021, digne héritière du gouvernement Jeunes Turcs génocidaire de 1915, que l’Europe veut se réconcilier.

Par cet article, je souhaite aussi dénoncer cet amour du trône qui passe avant tout pour beaucoup et qui est parfaitement illustré dans cet exemple de « guerre des sièges » qui montre que l’amour propre et le paraître sont devenus les seuls intérêts de la société actuelle.
Je veux aussi dénoncer le fait de passer sous silence les atrocités d’un gouvernement barbare mais de s’indigner devant l’absence de siège pour une « présidente » qui finira sur le sofa de la honte qu’elle (ainsi que toutes les institutions qu’elle représente) a bien mérité. Et encore une fois vous, après ce nouvel affront, cette nouvelle insulte, continuerez à lui baiser les mains, à boire ses paroles et à céder à ses chantages. Cette hypocrisie n’a que trop duré.

La culture de l’amour du trône, du « Աթոռի Պայքար », s’applique à tous et c’est malheureusement à mon sens le fléau principal de notre société au 21ème siècle.

Dans un siècle où les réseaux sociaux sont de plus en plus présents, dans un siècle où le culte du « moi » du « like » et des égos surdimensionnés sont autant de facteurs et d’enjeux centraux pour la jeunesse au détriment du « un pour tous et tous pour un » je voudrais dénoncer le plus fermement ce vide intellectuel qui est à la base de beaucoup de maux de notre société.

Pas besoin d’aller jusqu’en Turquie pour dénoncer cela car nous sommes directement impactés dans notre quotidien par ces futiles « guéguerres », comme en attestent les différentes organisations françaises qui nous entourent, mais aussi les organisations arméniennes qui propulsent toutes ces générations au « pouvoir » en créant des tensions irréversibles et une « soif de trône » ridicule qui gâche toute la noblesse de l’humble combat d’une grande majorité.

Le remède miracle n’existe pas, ce qui est sûr c’est qu’il faut en toute bienveillance, apprendre à gérer les égos, qui seront de plus en plus au coeur des débats, avec les nouvelles générations et leur soif de « pouvoir » inculquée dès le plus jeune âge. Le management humain doit être au centre de nos préoccupations afin de réduire les tensions nauséabondes et permettre à chacun de trouver sa place et de s’épanouir pleinement sous peine de dévier dans une société qui consiste en le « j’écrase pour exister ».

NB: L’une des solutions pourrait être de revoir certains systèmes hiérarchiques en mettant par exemple fin aux organisations pyramidales sans pour autant tomber dans l’anarchie…

Ce ne sont que des pistes de réflexion personnelles, inspirées par une image qui restera, celle d’un dictateur qui ne choque plus pour le sang qu’il fait couler mais pour les chaises qu’il a osé ne pas attribuer.

Viken Hitayan