Chouchi ou « Choucha » ?

C’est avec énormément d’émotions et souvent de colère que nous assistons, depuis la signature du cessez-le-feu en novembre dernier, aux passes d’armes entre Nikol Pashinyan et l’opposition à son gouvernement.

Le Premier Ministre arménien, passé maître dans l’art de diviser, de stigmatiser et de bipolariser, ne cesse de rétorquer que les « anciens » vont revenir au pouvoir si lui-même ne s’y accroche pas. Il divise ainsi sans discontinuer, mettant dos à dos les « bons » (ceux qui le soutiennent) et les « méchants » (ceux qui ne le soutiennent pas, l’opposition).

L’objectif de cet article n’est pas de rentrer dans ce jeu voulu par Pashinyan et par ses partisans. Chacun est libre de se faire sa propre opinion, de soutenir tel ou tel candidat, de manifester son soutien à tel ou tel parti. C’est le jeu de la démocratie et de la liberté d’expression.

En revanche, il nous semble essentiel de dénoncer ici et maintenant, certaines irrégularités qui nous forcent à sortir de notre silence. Depuis plusieurs semaines et à plusieurs reprises, nous avons pu lire sur certains sites d’information franco-arméniens, des expressions et des mots inacceptables. Ainsi par exemple, un journal titre l’un de ses articles relayés sur sa page facebook « Une école primaire à Shusha ». Ou encore reprend une dépêche AFP qui dit « Si l’essentiel de la région séparatiste arménienne du Nagorny Karabakh a survécu, l’Arménie a perdu la ville symbolique de Choucha, ainsi qu’un glacis de territoires azerbaïdjanais entourant la région. ».

Ces propos relayés par nos compatriotes sont graves et la situation alarmante. Du pain béni pour les ennemis azéris et turcs qui reprennent ces propos pour justifier et appuyer leur discours haineux et raciste. Cette prise de risque est d’autant plus inutile qu’elle ne nous offre aucun avantage ou bénéfice. Alors pourquoi relayer de tels propos, de telles dépêches ?

La « neutralité » de l’AFP n’est plus à prouver aujourd’hui. Nous l’avons d’ailleurs, par des actions devant le siège et sur les réseaux sociaux, dénoncée à de nombreuses reprises et nous continuerons à le faire. Nous ne laisserons plus passer, ni les propos mensongers de ces dits journalistes de l’AFP, ni que des journaux arméniens relaient ces bêtises et donnent l’occasion à nos ennemis de justifier leurs thèses arménophobes.

Varenag