Il est grand temps de se réconcilier et de faire preuve d’humilité.
Faisons face ENSEMBLE à ce nouveau défi de notre génération.
Les éléctions municipales et métropolitaines de 2020 ont mis en avant bien des points qu’il est nécessaire de développer pour comprendre les maux actuels de notre communauté.
Pendant que les Arméniens se désorganisent, avec des tentatives de déstructuration des associations existantes et qu’au même moment,, personne ne songe à structurer de l’extérieur (ou le fait avec le but précis de faire offense aux associations en place), une communauté fleurie se développe étant même aujourd’hui à l’âge d’or de sa diaspora : la communauté turque.
Nous constatons alors « de l’autre côté » une solidarité sans faille, un esprit commun, certes inadmissible car il tourne autour de la haine de l’autre et du déni de la verité mais rassembleur au sein de cette communauté qui fait front commun derrière un mensonge devenu omniprésent. C’est tout le contraire de la nôtre qui vient d’afficher tous ses maux au grand public : jalousie, manipulation, soif de pouvoir, division.
L’entrisme du négationnisme en France est bel et bien mis « à l’honneur » lors de ces élections.
Pourtant, de nombreux signes l’annoncent depuis longtemps. Depuis 2017 au moins, et la tolérance du Parti Egalité Justice pour les élections présidentielles, pour ne citer que cet exemple flagrant.
Aujourd’hui la communauté arménienne doit donc se réveiller. Se réveiller pour ne pas laisser la Turquie dicter ses lois à la France et pour faire barrage à ces représentants négationnistes du sultan Erdogan.
C’est le message fédérateur que nous souhaitons porter.
Il est temps de cesser toute forme de division, et de se rassembler autour d’un objectif commun : la Cause arménienne.
Cela implique une remise en question personnelle de chacun d’entre nous, qu’ici et là ont fait passer leurs intérêts personnels avant ceux de la Cause arménienne.
Cela nécessite également une profonde écoute des attentes de chacun, et enfin une acceptation de l’autre, même s’il pense différemment, sans le dénigrer publiquement.
Toutes les associations arméniennes politiques ou non, ont leur place, et qu’elles que soient leurs idées, elles se doivent mutuellement le respect et surtout une cohésion commune sur une question : la Cause arménienne.
Celle-ci comprend à la fois les questions de l’Artsakh, du génocide des Arméniens, des territoires occupés par la Turquie. Sur ces points, aucune ingérence n’est permise ni aucune forme de division.
Les Arméniens doivent continuer à s’engager politiquement sans pour autant dénigrer ceux qui s’engagent dans une liste qui n’est pas la leur. Nous devons retrouver cette solidarité qui faisait notre force et qui nous fait défaut aujourd’hui.
Concernant le dénigrement entre Arméniens ainsi que les règlements de comptes sur les réseaux sociaux via des pages publiques ou des comptes privés, ils n’ont pas leur place et tendent à nous ridiculiser les uns les autres auprès de la seule menace réelle qui jubile. Si chacun utilise son énergie sur le terrain, notre cause n’en sortira que grandie. Dans le cas contraire l’affaiblissement significatif sera profitable à l’ennemi qui gagne du terrain comme en atteste ces élections.
Mon article n’a pas pour but d’effrayer les Arméniens, la situation n’est pas irréversible mais elle est alarmante tant l’influence de la communauté turque progresse rapidement. La communauté arménienne est un exemple d’intégration en France, contrairement à la communauté turque, mais ça ne suffit plus. Les Français d’origine arménienne doivent comprendre que notre division nous conduira, à terme, à notre perte.
Certains points positifs ressortent tout de même de ces élections…
Le premier étant la prise de conscience de toute une communauté, qui ne se souciait jusqu’alors que très peu de cette menace turque et qui abordait avec naïveté l’entrisme de cet État autoritaire et dictatorial sur le sol français.
Ensuite, et beaucoup s’y attendaient depuis longtemps, mais les masques sont enfin tombés. Bien que très satisfaits de l’engagement politique des « amis de la cause arménienne en France » nous avons vu au long de ces élections que la compromission, la trahison et la soumission au régime d’Erdogan n’avaient pas de parti. Sans accabler ni pointer du doigt un parti politique français en particulier, tous nous ont montré que les « amis de la cause arménienne » d’hier ne le seront pas systématiquement demain, et que dans la politique rien n’est jamais acquis.
Plus important encore, beaucoup d’entre nous semblent avoir enfin compris que nous ne devons compter sur personne d’autre que nous même. Nous ne devons rien attendre de tel ou tel parti ou telle ou telle personnalité politique. Certes leur engagement à nos côtés est précieux et valorisant car il nous permet de nous faire entendre, mais personne ne défendra mieux que nous cette cause qui a fait couler le sang de nos ancêtres.
J’espère que de ce constat apparaîtront des remises en questions internes et une remise en question collective.
Si chacun apporte sa pierre à l’édifice, en alliant discrétion, travail, humilité et honneur, la communauté arménienne de France aura de beaux jours devant elle. Encore une fois, être d’accord sur tout est impossible. Mais se rassembler autour d’un intérêt commun est aujourd’hui plus que jamais nécessaire. Ne nous trompons pas d’ennemi. La Cause arménienne doit primer sur TOUT.
Viken Hitayan