Les primaires des présidentielles américaines arrivent bientôt à leur terme. Mais certains Etats essentiels, dont la Californie, peuvent encore changer la donne.
Côté Républicain, c’est sans surprise Donald Trump qui est assuré de sa nomination, avant même la fin des primaires. Ce milliardaire pense qu’avec lui, les USA redeviendront l’Etat le plus puissant du monde.
En plus de son manque évident d’expérience dans la vie politique, il a à plusieurs reprises mentionné son rejet de certaines communautés habitant aux États-Unis. Il souhaite en effet créer un mur séparant le Mexique des USA aux frais du gouvernement mexicain, il est d’ailleurs fils d’un ancien membre du Ku Klux Klan ce qui nous laisse deviner ses liens avec la communauté afro-américaine. Il ne se présente pas non plus comme le plus grand défenseur de l’égalité homme-femme. On peut également rappeler que Trump a investi à titre personnel dans des hôtels de luxe à Istanbul mais surtout à Bakou, en Azerbaïdjan.
Pour la communauté arménienne, l’enjeu est donc du côté démocrate. Alors que beaucoup pensaient qu’Hillary Clinton allait facilement écraser la concurrence, c’est Bernie Sanders, socialiste de 74 ans, qui a créé la surprise. Il conserve encore des chances très minimes de gagner la nomination.
L’ancienne Première Dame a jusqu’aujourd’hui sécurisé 1812 délégués, alors que Sanders possède pour l’instant 1521 délégués. Or, pour pouvoir gagner la nomination de son parti, le vote de 2382 délégués est nécessaire. Sachant qu’il existe aussi 712 super-délégués qui pencheront vraisemblablement majoritairement du coté de Clinton étant donné qu’elle est la candidate officielle du parti. On comprend donc l’importance des primaires de cette nuit en Californie, où 475 délégués sont en jeu. Cela représente le plus grand nombre de délégués tout Etat confondu.
Etant donné qu’un nombre important d’américains d’origine arménienne vit en Californie, le vote arménien aura naturellement une grande incidence sur les résultats.
L’ANCA (comité de défense de la cause arménienne aux USA) soutient ouvertement Bernie Sanders, non seulement pour la « révolution politique » qu’il propose, mais surtout pour son engagement historique pour la cause arménienne depuis de longues années, contrairement à Clinton qui ne prend ouvertement aucune position tranchée à ce sujet.
A trois reprises Sanders a en effet envoyé au Président Bush des lettres exigeant la reconnaissance du Génocide des arméniens (en 2002-2003-2004). En 2012 il co-signe le texte de la proposition de loi reconnaissant le Génocide des arméniens au Congrès. La même année, il co-signe une proposition de motion obligeant la Turquie à garder l’héritage chrétien sur ses terres intact et à rendre les églises spoliées à leurs propriétaires. De plus, il a à plusieurs reprises voté pour l’arrêt des aides financières américaines à l’Azerbaïdjan.
Outre son soutien pour la cause arménienne, ce sont ses idées progressistes qui ne laissent personne indifférent. Il dénonce les inégalités économiques et les guerres américaines insensées, souhaite instaurer un salaire minimum de 15$/ heures, une assurance maladie publique universelle, ainsi que des universités gratuites.
Il est légitime de penser qu’un tel modèle des États-Unis apaiserait beaucoup les conflits dans ce monde et en ferait peut-être un meilleur endroit pour vivre. Il faudra cependant pour cela un score exceptionnel de Sanders cette nuit.
Un défenseur de la cause arménienne progressiste au pouvoir aux Etats-Unis ? Avec Bernie l’espoir est permis.
Կորիւն Շանթ