#DeboutJeunesse : le 24 avril vu par les Nor’s (2/3)

Pas de marche le 24 mais le combat continue !

C’est avec une certaine tristesse que je rédige cet article. Comme vous avez pu le constater, cette année il n’y aura pas de marche pour la commémoration du 24 avril, ni de veillée, à cause d’un virus qui empêche tous rassemblements. J’en profite, par la même occasion, pour avoir une pensée pour l’ensemble du corps médical qui fait son maximum nuit et jour pour limiter la propagation du virus et assurer notre sécurité.

Suite à ce confinement, un 24 avril assez spécial nous attend. Dans mes souvenirs je n’ai jamais raté une manifestation, j’y ai même participé avec différentes casquettes, en tant que scout, en tant que badani (Ndlr: jeunesse de la FRA Nor Seround) et, plus récemment, en tant que Norseroundagan.

Tous les militants le savent : ce mois d’avril est une période où l’on passe plus de temps dans nos MCA (Ndlr : Maison de la culture arménienne) plutôt que chez nous, à créer les banderoles, slogans, affiches, et aussi à préparer notre journal Haiastan en version papier.

Malgré le fait qu’il n’y ait pas de marche cette année, j’aimerais rappeler que le 24 avril n’est pas qu’une seule journée dans l’année mais représente un combat de 365 jours par an.
C’est une lutte qui ne s’arrête pas, pour laquelle il faut être prêt à travailler 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Un combat où nous exigeons justice et réparations après 105 ans de déni.

Il faut en effet que les négationnistes et le gouvernement d’Erdogan sachent que malgré l’argent qu’ils investissent pour cacher la vérité du génocide nous serons toujours là pour leur rappeler ce qu’il en est, et leur dire que le génocide des Arméniens a été reconnu par leur propre État par la compétence de la Cour martiale de Constantinople. Cette même Cour martiale a condamné à mort par contumace le 5 juillet 1919 les bourreaux du génocide Talaat Pacha, Enver Pacha et Djemal Pacha.

Être arménien est peut-être la chose la plus compliquée au monde. Avant même notre naissance et notre premier souffle nous avons un fardeau : celui de se transmettre génération par génération la lutte pour la reconnaissance du génocide qu’ont subi nos grands-parents. Cette lutte pour laquelle nous nous battons pour obtenir justice et réparations !

Oui nos ancêtres et nos ainés nous ont transmis cette lutte et c’est à nous, la jeunesse de remporter ce combat. Il faut donc être prêt et avoir les épaules solides pour cela. Peu importe que l’on se batte exceptionnellement de chez nous cette année, l’essentiel c’est que le message arrive à son objectif.

Hovig Vahrami