Jeunesse, la parole est à toi !

Lors de mon entrée à la FRA Nor Seround le journal Haïastan était en suspens. Lorsque l’organe de presse s’est relancé, le Bureau National de l’époque mobilisait tous les membres pour qu’ils rédigent des articles « c’est l’organe de presse de la FRA Nor Seround », « c’est la parole de la jeunesse » et le Bureau National actuel continue le travail de ses prédécesseurs.

Passé par la FRA Badani et le scoutisme au sein du Homenetmen, me voilà membre de la FRA Nor Seround depuis 7 ans, et également membre de la FRA Tachnagtsoutioun.

Il m’a fallu du temps mais voici mon premier article pour notre journal Haïastan. En parcourant les archives de notre siège à rue Bleue (ndlr : MCA de Paris), j’ai pu lire les différents numéros rédigés par nos anciens membres, qui m’ont donné la force pour la rédaction de mon premier article.

En France nous ne manquons pas d’organisations arméniennes, mais depuis mon enfance j’ai baigné dans le monde du Tachnagtsoutioun, et j’ai choisi d’adhérer à la FRA Nor Seround car l’organisation me semblait la plus à même de m’aider à accomplir mon devoir d’Arménien via le militantisme.

Le Nor Seround a été et est pour moi une école de la vie, et dans cette organisation j’ai appris beaucoup que ce soit en tant que citoyen français mais aussi en tant qu’Arménien. Mon père me dit toujours que l’on n’apprend pas tout dans le système scolaire : cette expression n’a jamais été aussi vraie.

Je pourrais évoquer l’évolution de beaucoup de sujets que l’on a pu suivre en tant que Nor Seroundagan. Je pourrais parler de beaucoup d’actions que nous avons accomplies avec nos camarades, mais j’aimerais me pencher sur une action en particulier, celle qui m’a le plus marqué et qui a marqué plus d’un présent et même absent ce jour-là : il s’agit de l’action que nous avons réalisée contre une commémoration mensongère du « Génocide de Khojaly » organisée par l’Ambassade d’Azerbaïdjan à Paris dans l’église St Eustache en février 2019.

J’entendais souvent parler de la « politique du caviar » du régime azéri, mais ce jour-là j’en ai vraiment compris le sens. Une nation qui a massacré des milliers d’Arméniens chrétiens lors des pogroms de Bakou et Sumgait, assassiné des personnes âgées de sang-froid sans défense lors du début de la « guerre des 4 jours », de tels agresseurs louent une église à Paris pour faire la propagande d’un « génocide » que les Arméniens auraient commis.

En tant que jeunes militants arméniens nous ne pouvions accepter cela ! Nous étions un petit groupe d’une vingtaine de jeunes filles et garçons pour contester la tenue de cet évènement. La supériorité numérique des partisans azéris était visible, mais cette différence n’a jamais arrêté aucun militant de la cause arménienne. Je comprenais presque le sentiment de nos fedayis, qui décrivaient comment avec une poignée d’homme, ils se battaient sans relâche contre des centaines de Turcs et Kurdes ennemis.

Les norseroundagans après l’action à l’église St-Eustache

Lors de notre contestation les Azéris ont une fois de plus prouvé leur animosité en essayant de transformer une démonstration initialement pacifique en intimidations et violences physiques.
Rien ne nous a arrêtés et nous avons réussi à retarder cette commémoration jusqu’à ce que la police vienne et nous escorte. Notre action a eu une telle ampleur que même en Azerbaïdjan les médias locaux se sont saisis du sujet.

Quand des jeunes Arméniens de notre âge tombent au front actuellement, nous ne pouvons pas rester indifférents et accepter le lobbying azéri en France. Nous devons être au premier front pour lutter contre ces mensonges en diaspora.

Si vous cherchiez un thème en particulier en commençant la lecture de cet article sachez qu’il n’y en pas. Prenez ça comme un court témoignage d’un membre de la FRA Nor Seround.

Hovig Vahrami