Soirée de soutien aux Arméniens du Djavakhk le 29 février à Alfortville : rencontre avec des membres engagés de la diaspora

Le 29 février à 20h30 l’association France Djavakhk organise sa soirée annuelle de soutien aux Arméniens du Djavakhk au POC! d’Alfortville, animée par la chanteuse Ankinée et le groupe musical Shéram. Un café-concert à visée humanitaire, au profit des populations défavorisées du Caucase. Qu’est-ce que le Djavakhk ? Pourquoi une association ? Béatrice Ananian et Hasmig Papazian, membres actives de France Djavakhk, répondent à nos questions.

Peu d’Arméniens de diaspora ont entendu parler du Djavakhk alors que la présence arménienne y est ancienne. Qu’est-ce que le Djavakhk et quelle est l’attache des Arméniens avec cette région ? 

Le Djavakhk est une terre arménienne au même titre que l’Artsakh, le Nakhitchevan et les autres terres historiques arméniennes. Elle fait partie de l’une des quinze provinces de l’Arménie historique. C’est une région frontalière de l’Arménie, attribuée en 1921 à la Géorgie lors du découpage de l’Union soviétique. 90 % de la population qui vit au Djavakhk est d’origine arménienne et la langue arménienne a toujours été la langue privilégiée de la communauté.

Quelle est la situation du Djavakhk aujourd’hui et pourquoi une aide humanitaire est organisée dans la région ?

À l’époque de la Géorgie soviétique, après 1921 donc, les bases militaires de l’armée soviétique se sont installées au Djavakhk qui a bénéficié alors de l’afflux d’emploi et de population. Après la chute de l’URSS, les bases ont fermé, impactant durement l’économie de la région. Les emplois se sont raréfiés, une partie de la population a quitté le Djavakhk pour la Russie, et la région au fil du temps s’est appauvrie.

Aujourd’hui, c’est une région extrêmement démunie, éloignée de toute infrastructure et sans perspective d’amélioration à court ou moyen terme. Le Djavakhk est délaissé par les autorités géorgiennes qui n’investissent pas dans son développement. C’est même le contraire, puisque l’extrême pauvreté sert la politique d’assimilation culturelle d’un État qui veut rendre cette région « géorgienne ». 

Quelle est l’action de l’association France Djavakhk dans la région et comment l’association a-t-elle été créée ?

L’association France Djavakhk est née en 2009 avec pour principal objectif d’apporter une aide humanitaire aux populations arméniennes du Caucase et plus particulièrement celle du Djavakhk. C’est en fait l’antenne en France de la commission internationale créée par le HOM (Հայ Օգնության Միություն/ Fédération des croix de secours, dont fait partie la Croix Bleue des Arméniens de France) et qui dispose d’autres commissions de travail au Canada et en Amérique du Nord.

L’association France Djavakhk concentre son programme d’aide sur la construction et la rénovation de centres de jeunesse. Récemment, un centre a été rénové à Ninotsminda dont l’inauguration a eu lieu en 2015 en présence de M. René Rouquet et M. Luc Carvounas qui étaient alors respectivement député du Val de Marne et maire d’Alfortville, où est implantée l’association France Djavakhk qui bénéficie régulièrement de subventions de la ville pour ses activités.

Dans les centres de jeunesse, les enfants peuvent bénéficier d’activités diverses : cours de langue (arménien, géorgien, anglais, français), de danse et d’histoire arménienne, fabrication de tapis mais aussi cours d’informatique. Autant d’apprentissages auxquels ils n’ont pas accès dans les écoles et en-dehors. Sans compter que ces centres sont les seuls lieux de sociabilité de la jeunesse et de la population en général. Dans ce sens, un projet d’ouverture de cyber-cafés est actuellement en réflexion.

Le 29 février se tiendra votre soirée annuelle de soutien aux Arméniens du Djavakhk, organisée avec le soutien de la Croix Bleue des Arméniens de France, de la Maison de la Culture Arménienne d’Alfortville et d’AYP FM. En quoi consiste-t-elle et pourquoi cette soirée ?

L’objectif de cette soirée annuelle est bien sûr de récolter des fonds pour financer notre programme humanitaire au Djavakhk. Cette année, nous accueillons la chanteuse Ankinée et le groupe musical Shéram, que nous avions déjà eu l’occasion d’inviter une première fois il y a deux ans et dont la prestation avait remporté un vif succès. Il reste encore quelques places disponibles. Pour beaucoup des participants, qui sont souvent des habitués, cette soirée annuelle est l’une des seules occasions de participer à l’aide aux Arméniens du Djavakhk. Au-delà de l’apport financier qu’elle représente, c’est aussi l’occasion pour les Arméniens de diaspora de témoigner de leur solidarité avec les Arméniens du Djavakhk. C’est un soutien moral tout aussi important pour les populations locales que le soutien financier, voire plus.

Un dernier mot peut-être pour clôturer cette interview ? 

Ջավախքը մենք ենք. Nous sommes le Djavakhk. Rendez-vous le 29 février 20h30 au POC d’Alfortville !

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