L’heure des bilans

Le mois de décembre 2019 rimait avec congrès : le congrès de la FRA Nor Seround d’abord, qui s’est tenu à Paris et a permis d’élire un nouveau Bureau national, puis celui du AYF (Armenian Youth Federation) mondial réunissant toutes les organisations de jeunesse à Erevan. L’occasion de faire le point.

Du 29 novembre au 1er décembre 2019 s’est tenu le 50e congrès de la FRA Nor Seround à la Maison de la culture arménienne de Paris, rue Bleue. Réunissant près de 30 membres des 7 sections de France, cette rencontre a été l’occasion de faire le bilan des actions menées par l’organisation et d’avoir un retour de toutes les localités sur les points à améliorer ou les nouveaux axes stratégiques à adopter. Pendant trois jours, les délégués sont revenus sur les moyens de lutte contre le négationnisme étatique turc et le lobbying azéri ainsi que la mobilisation pour la sécurité de l’Artsakh.

Le congrès a exprimé son inquiétude concernant la tour- nure que prend la politique du Quai d’Orsay vis-à-vis de l’Artsakh et les conséquences de ces positions qui se matérialisent par l’annulation des chartes d’amitié. Le lobbying azéri est plus que jamais efficace en France et il va de l’essence même du Nor Seround de lutter face à ses tentacules.

Ce 50e congrès s’inscrit par ailleurs à la veille des 100 ans du Traité de Sèvres. Le moment est venu de réaffirmer et donner un nouveau souffle à l’objectif de justice et réparations du génocide des Arméniens, surtout dans ce contexte où suite aux directives de Recep Tayyip Erdogan, la Turquie souhaite développer un site internet afin de diffuser la propagande néga- tionniste turque. Les avancées symboliques aux Etats-Unis ne suffisent malheureusement pas et il faut pouvoir lutter contre la politique étatique turque sous toutes ses formes, elle qui vient de prendre un nouvel élan avec Erdogan qui ne cache doréna- vant plus ses intentions de “ rétablir la vérité ” sur le Génocide des Arméniens.

A ce sujet, et sur beaucoup d’autres encore, les membres ont affirmé leur intérêt pour de nouvelles formations que cela soit par des séminaires traitant de questions politiques ou celles, plus historiques, qui sont largement sollicitées. Ils ont également réfléchi aux axes de développement pour Haïastan, le journal officiel du Nor Seround qui œuvre depuis 1939, et sont revenus sur les actions plus « amicales » menées par l’association que sont le week-end ski annuel, les camps d’été ou le nouveau format de panagoum qui demandent tout trois une organisation plus que conséquente.

Ce congrès a été aussi l’occasion de revenir sur le projet humanitaire mené par le Nor Seround, le Projet Yerguir, et d’établir les plans de développement à venir, qu’ils portent sur de nouvelles formes de communication ou pour le contenu des activités assurées.

Enfin, au terme de 3 jours de réunion, le congrès a pu élire un nouveau Bureau National de 7 membres : Sacha Vaytet, Naïri Osipian, Anaïs Avakian, Njteh Karakavorian, Naïri Khemtemourian, Hovig Meguerdichian et Sévag Jinian. Nul doute que cette équipe renouvelée saura apporter un nouveau souffle aux activités du Nor Seround et relever toujours un peu plus la barre de l’exigence dans la mobilisation et le militantisme de ses membres. Ces deux nouvelles années de mobilisation continueront de se mener, main dans la main, avec les autres membres du AYF mondial.

Les participants du congrès de la FRA Nor Seround, du 29 novembre au 1er décembre à Paris

La réunion du AYF mondial en Arménie

Du 5 au 7 décembre 2019, dans l’immeuble du Bureau de la jeunesse « Aram Manoukian » à Erevan, le AYF (Armenian Youth Federation) mondial dont fait partie le Nor Seround, s’est réuni pour effectuer, lui aussi, un bilan des actions menées. Une cinquantaine de représentants venant de 23 pays différents se sont rejoints pour faire un point et débattre des axes d’amé- lioration dans les politiques menées par les organisations AYF du monde entier.

Des Etats-Unis à l’Uruguay, de la France à la Suède, des Pays-Bas à l’Australie en passant évidemment par l’Arménie, l’Artsakh et le Djavakhk, tous s’accordent sur les différents points de militantisme, à savoir : l’Artsakh est l’Arménie, sa sécurité est une priorité dans nos travaux ; il faut lutter de front contre la politique négationniste de la Turquie et le lobbying azéri qui dans chaque pays se développe d’une manière différente, tout en développant l’identité arménienne en diaspora et renforçant les ponts vers l’Arménie et l’Artsakh.

Ce congrès intervient en pleine action de la jeunesse AYF d’Arménie, le HEM (ՀԵՄ՝ Հայաստանի Երիտասարդական Միութիւն) qui exige le départ du ministre de l’Education de l’Arménie, Arayik Haroutunian, qui mène une politique éloignée des idéaux que l’on a dans le domaine de l’éducation. L’occasion d’échanger les points de vue sur ce sujet et de réaffirmer le soutien des AYF du monde entier envers leurs camarades d’Arménie, notamment en condamnant la violence policière démesurée exercée à leur encontre.

Une réunion des AYF qui a permis également de faire un bilan des actions menées par chaque association dans son pays. Chaque organisation, étudiante ou de jeunesse, a ainsi eu l’occasion de présenter ses plus belles réussites : son meilleur projet éducatif, son meilleur projet militant ou son meilleur projet tourné vers l’Arménie. Ces exposés ont été l’occasion de comparer les actions de chacun afin de tirer le meilleur de ce qui a déjà été fait et de profiter des expériences ou des idées de chaque organisation. En tout, ce sont plus de 300 actions qui ont été présentées en l’espace de seulement 3 jours. Ces chiffres sont la preuve, s’il en est besoin, de la force de ces organisations. Cependant, aucun des membres présents ne s’en contente et tous souhaitent débattre et améliorer toujours un peu plus les travaux menés. Finalement, les participants se sont accordés sur un constat : ils sont et seront toujours les plus exigeants envers eux-mêmes et c’est cette exigence qui leur permet d’avancer.

L’heure était venue aussi de faire le point pour les six nouvelles commissions mondiales mises en place : celle des relations extérieures du AYF comme celle de sa communication, la commission chargée de la formation ou celle qui travaille sur le « Tébi yerguir », le retour au pays. Autant de pistes de développement à assurer sans compter les commissions nationales dans lesquelles chaque organisation doit continuer à travailler.

Enguerner, il n’y a que 52 semaines dans une année !” Les objectifs fixés n’en finissent plus mais tous sont conscients que s’ils réussissent à réaliser ne serait-ce que plus de la moitié de ce qu’ils ont planifié, la Cause arménienne aura avancé. Et c’est tout ce qui compte.

Ani Hagopian

Article paru dans le magazine France Arménie