Propagande azérie : le mensonge n’a pas sa place en France !

Concert hommage au soi-disant « massacre de Khodjaly », visite du Ministre de l’Agriculture azéri en région Rhône-Alpes, tournée promotionnelle de contrats de Merhiban Alieva, épouse du dictateur azéri et vice-présidente de cette « République », en présence de hauts-dignitaires français… l’Azerbaïdjan aiguise sa force de frappe communicationnelle en France et multiplie ses coups. Une guerre de communication est lancée, dans laquelle la diaspora doit s’engager.

Le mardi 26 février 2019 à l’église Saint-Eustache dans le premier arrondissement de Paris, l’ambassade d’Azerbaïdjan organisait un concert visant à commémorer le « massacre de Khodjaly », un massacre prétendument commis par les Arméniens pendant la guerre de libération de l’Artsakh. Mensonge s’il en est, d’ailleurs dévoilé comme tel par l’ancien président azéri Ayaz Mutalibov, qui a lui-même avoué que « les crimes de Khodjaly [avaient] été organisés par l’Etat azéri afin de renverser le pouvoir dans le pays »

Pour la jeunesse militante de la FRA Nor Seround, il était inadmissible qu’en France, en 2019, le lobby négationniste azéri distille sa désinformation jusque dans les églises, sous couvert d’une communication mensongère et faussement pacifiste. Une désinformation qui, malheureusement, a reçu le soutien d’un certain nombre de dignitaires français, invités à cette occasion. Une action pacifique a été organisée par le Nor Seround contre la tenue du concert. Pacifisme auquel les Azéris présents dans l’église ont répondu avec violence, arborant pour certains le signe des loups gris, signe de l’organisation fasciste ultranationaliste turque. 

Dans la foulée de cet événement, l’Azerbaïdjan a mené plusieurs autres actions d’influence, cette fois sur le plan diplomatique. D’abord avec la visite en région Rhône-Alpes du Ministre de l’Agriculture azéri, sur une demande formulée de longue date par Rahman Mustafayev, l’ambassadeur d’Azerbaïdjan en France.  Un rapprochement avec la Région Rhône-Alpes aurait constitué une véritable victoire diplomatique et de communication pour l’Azerbaïdjan, sur un territoire français historiquement solidaire du peuple arménien et d’Artsakh. Ce qui devait être pour l’Azerbaïdjan une double victoire s’est soldé par un double échec : une visite diplomatique sans retentissement ni engagement économique ou politique, local ou national ; une parole azérie discréditée suite au démenti apporté par Georges Képénékian et la Région Rhône-Alpes à l’égard des annonces mensongères de partenariats par les Azéris.

Enfin, dernier fait marquant de la communication d’influence azérie en France : la tournée promotionnelle de contrats effectuée par la vice-présidente de l’Azerbaïdjan Merhiban Alieva, l’épouse d’Ilham Aliev. Opération séduction de l’Azerbaïdjan auprès du Premier ministre français et d’un certain nombre de parlementaires et de hauts dignitaires. Opération réussie, mais les contrats signés seraient a priori sans rapport avec les négociations relatives à l’Artsakh ou à de potentielles ventes d’armes. On serait à deux doigts de dire « ouf », l’influence a joué, mais pas la propagande…

Une guerre de communication ? Engagez-vous !

La puissance économique, diplomatique, politique de l’Azerbaïdjan sur le plan international est incontestable. Mais l’engagement du peuple arménien, la justesse de sa cause, sa résilience et sa détermination le sont tout autant. La communication d’influence de l’Azerbaïdjan est un relent, putride et déclinant, d’un Etat qui doit aujourd’hui composer avec un monde ouvert sur la communication et sur le monde, et dans lequel plus rien ne se cache et plus rien n’est caché. Seule la mauvaise foi de ceux qui ferment les yeux pour ne pas voir ce qui est porté à la connaissance de tous permet encore à cette propagande d’exister. A nous de forcer les Etats et les Hommes à garder les yeux ouverts. 

Par la blessure que nous portons depuis 1915 et qui ne s’est toujours pas refermée, par notre capacité, nous, Arméniens de diaspora, de nous soucier aussi bien du pays que nous habitons de celui pour lequel nous militons, nous avons la force et le devoir de mettre en lumière ce que l’on cherche à faire demeurer dans le noir, de mettre des mots vrais sur les mots qui charment, de forcer le monde qui nous entoure à voir sur ce qui se passe ici et ailleurs, et d’agir pour la justice et la réparation.

A la propagande mensongère de l’Azerbaïdjan nous devons répondre par la vérité historique et l’information véridique. A l’oppression du peuple d’Artsakh par l’Azerbaïdjan nous devons répondre par le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Au double-jeu économique et politique des grandes puissances, nous devons affirmer notre force en tant que citoyens, conscients de leurs droits, fiers de leurs devoirs. Seule la mobilisation de tous pour la justice et la vérité pourra faire reculer le négationnisme. Seule la mobilisation de tous pour la justice et la vérité permettra l’avènement de l’Artsakh libre et en paix. En ce mois de commémoration, soyons encore et pour longtemps la caisse de résonnance du combat pour le droit du peuple artsakhiote à vivre libre et en paix sur ses terres. Chacun, à son échelle, peut s’y engager.

M.M