Qu’est ce qu’être un jeune militant arménien en 2019 ?

La réponse est difficile tant elle fait écho à de nombreux combats qu’il faut souvent mener de manière simultanée.

Les sujets qui concernent les militants arméniens sont en effet innombrables. Dans une même année, on entend parler de l’Arménie, de l’Artsakh, du Javakhk, de la justice et réparation du génocide des Arméniens, des mille et une questions liées à la Diaspora et la préservation de l’identité arménienne, de la communication mensongère azérie qui s’étend jusqu’en France et à laquelle il faut faire face, des propos tenus par des négationnistes pro-turcs et trop souvent impunis, sans oublier du travail de sensibilisation à mener sur chacun des points précédents.

Si une leçon peut être tirée d’une expérience au sein du Nor Seround c’est celle d’avoir la possibilité de participer à certains des combats menés sur le plan national. De la centaine de membres en France, une répartition est faite par petites commissions en essayant de traiter tous les sujets évoqués. Parfois, on compte le nombre de personnes qui élaborent un projet sur une seule main. Généralement, ces personnes réunies travaillent, enchaînant réunions et nuits blanches ensemble, sur le thème choisi. Souvent, s’affrontent mille et une visions de traiter la chose et les militants, pris par le sujet, et ayant à cœur sa réussite, débattent sur le meilleur moyen de l’aborder. Il vaut alors peut-être mieux ne pas être dans la périphérie proche pour ne pas prendre peur du ton employé.

Mais toujours, toujours, le meilleur compromis est trouvé et la campagne est lancée. S’en suivent une mobilisation des équipes, la description du plan aux autres, et la mise en oeuvre du projet. A partir de ce moment là, et peu importe les désaccords exprimés, tous les participants s’allient alors derrière le projet adopté et le groupe devient un. Que ce soit sur les réseaux, ou dans la vraie vie, comme la mobilisation contre la cérémonie organisée par l’Etat azéri, gare à celui qui voudrait porter atteinte au groupe.

Enfin vient le moment de se réjouir des résultats de l’action : des messages de soutien, des portées de publication par dizaines de milliers et surtout : ce plaisir du militant qui a pu accroître la visibilité d’une cause qui lui est chère. Et aussitôt ce constat fait, le prochain sujet de combat est lancé, imposé par le calendrier, par l’actualité ou simplement par un nouvel échange d’idées.

Les lecteurs, arrivés aux dernières lignes de cet éditorial, semblent de fait intéressés par la cause arménienne alors tout ce qu’il reste à leur dire c’est : engagez-vous !

Engagez-vous, car votre engagement permettra de sensibiliser sur la mort des soldats en Artsakh, comme l’a permis la campagne d’affichage dans les rues de différentes villes de France avec le visage de ceux tués au front.
Engagez-vous, car votre engagement permettra de répondre aux négationnistes qui continuent à écrire impunément “on aurait du finir le travail pendant le soi-disant génocide”.
Engagez-vous, car votre engagement permettra de faire face à la communication mensongère du régime azéri, comme la manifestation contre leur cérémonie organisée à l’Église Saint-Eustache à Paris.
Mais surtout, surtout, engagez-vous pour ce sentiment indescriptible quand vous réalisez qu’à votre propre échelle, vous avez pu faire avancer les choses, que le travail relayé par des générations entières n’est pas resté vain et que le combat continue.

A.A