La communauté arménienne de France assiste, depuis quelques années, à une redynamisation de ses associations sportives. Le nombre de licenciés tend à croître dans les quatre villes à forte communauté : Paris, Lyon, Valence et Marseille.
Des équipes de sport dynamiques et attractives
L’EUGA Ardziv de Marseille est l’exemple le plus significatif. Le club de football est parvenu à hisser sa première équipe senior au niveau Division Honneur en recrutant des joueurs issus essentiellement de la communauté arménienne. 300 licenciés de tous les âges évoluent dans l’association, dirigée par Roger Dermesropian et Philippe Cazarian.
Symbole d’un club dynamique, le stade Sévan de l’EUGA, propriété de la Ville de Marseille, est actuellement en rénovation afin de respecter les normes exigées pour la Division Honneur. Le sport féminin y est également représenté par une section basketball. Le basketball masculin, les sports de combat et le futsal, feront bientôt partie des activités proposées.
Le club de football Homenetmen de Valence jouit lui aussi d’une vitalité croissante. Outre les deux équipes seniors, des catégories U7, U9 et U11 ont été créées. Elles permettent aux familles arméniennes d’offrir à leurs enfants une activité qui concilie sport et arménité. L’entraîneur de l’équipe U7, Harout Yanbekian, entend continuer à développer le club : « L’objectif principal, c’est la transmission des valeurs propres à la communauté arménienne. Après, sur le plan sportif, le club s’est fixé l’objectif de former les enfants dès leur plus jeune âge; ces enfants seront le vivier des équipes seniors dans les années à venir ».
La région parisienne compte plusieurs équipes arméniennes, dont Homenetmen qui gère une équipe de football senior ainsi qu’une équipe de basketball.
Le rôle éducatif du sport dans la communauté arménienne
Les associations sportives arméniennes de France tendent à faire vivre l’identité arménienne par l’activité physique. Elles jouent non seulement un rôle éducatif auprès des jeunes, mais elles garantissent un lien entre chaque sportif et ses origines. Le terrain de sport constitue donc un lieu d’échange et d’apprentissage. Nombreux sont les jeunes qui ont maintenu le lien avec leurs racines arméniennes grâce aux associations sportives de la diaspora.
L’exemple du Homenetmen est le plus parlant. L’organisation a été créé en 1918 à Istanbul, après le Génocide. Elle avait pour but de rassembler les arméniens sous les valeurs du sport et du scoutisme. L’organisation compte aujourd’hui près d’une centaine de sections à travers le monde, et a joué un rôle déterminant pour maintenir l’identité arménienne dans l’exil.
Après une période relativement creuse, les associations sportives arméniennes de France tendent à se développer. Le nombre de licenciés augmente, et la diversification des disciplines proposées accentue cette hausse de la fréquentation.
Concilier haut niveau et arménité
Certaines associations sportives n’ont pas su concilier haut niveau et arménité. Par exemple, l’ASOAV (Association sportive d’Origine Arménienne de Valence) a atteint la niveau professionnel de football (Ligue 2) dans les années 1990, au détriment du « caractère » arménien du club. Exiger un haut niveau de performance implique l’ouverture du club à des joueurs non issus de la communauté. A son apogée, l’équipe n’avait d’arménien plus que le nom.
Dans une moindre mesure, l’UGA Décines et l’AS Ararat d’Issy-Les-Moulineaux ont aussi fait le choix de miser sur les performances sportives.
Le scoutisme
L’association Homenetmen de Paris compte depuis 1983 une section scoutisme. Cette activité est sans doute la plus prestigieuse de l’organisation. Elle accorde une place prépondérante à l’élévation intellectuelle, en dispensant des enseignements d’histoire, de culture générale, de chants traditionnels. Le scoutisme ne participe pas seulement au maintien de l’identité arménienne en diaspora ; il la fait vivre.
Après plusieurs années sans scoutisme, le Homenetmen de Valence a créé une nouvelle section. Un projet similaire est en cours à Marseille.
Varenag